La construction de la coque de l’Hermione a été une vraie aventure humaine qui a mobilisé de nombreux corps de métiers, ravivé des savoir-faire qu’on croyait disparus, donné naissance à de nouvelles entreprises et créé à Rochefort une dynamique touristique exceptionnelle.
Plusieurs étapes marquantes ont rythmé la vie du chantier de l’Hermione durant ces 15 années.
La pose de la quille, symboliquement posée le 4 juillet 1997, a marqué le top départ. Elle s’est prolongée à l’arrière par la pose de l’arcasse, une magnifique pièce de chêne de plus de 4 tonnes
Ensuite ce sont les 62 membrures, les « vertèbres » de l’Hermione, qui ont été posées une à une pendant 2 ans, avant la pose à l’avant du bateau, à la fin 1999 de la pièce maitresse de l’étrave.
Les pièces de structures de la carlingue, des ponts, faux-pont, pont de batterie, et gaillard, ont été ensuite dessinées, découpées, assemblées, clouées aux moyens de plus de 20 000 clous en bronze spécialement fabriqués pour les besoins du chantier.
La phase essentielle du bordage (la pose de la peau extérieure du navire) commencée en 2002, a été longue, souvent délicate, et ne s’est achevée qu’en octobre 2010.
Cette phase s’est déroulée en deux étapes :
- la pose, sur toute la longueur du bateau, dans une première étape, d’un bordé sur deux, « à claire voie », une solution « brevetée Hermione », imaginée pour prendre en compte le séchage du chêne sur la durée particulièrement longue du chantier,
- la mise en place, dans une seconde étape, dans les intervalles laissés libres, des bordés dits de « clore », pour fermer l’ensemble de la coque du navire.
Le calfatage, une opération essentielle pour assurer l’étanchéité de la coque, réalisée en utilisant, comme autrefois, de l’étoupe, autrement dit de la filasse grossière de chanvre, enfoncée par « les charpentiers calfats » dans les interstices du bois, sur la coque et sur les ponts, en tapant au maillet sur des fers à calfat. Un opération qui a débuté en 2010, en commençant par les œuvres « mortes » - au dessus de la ligne de flottaison- et s’est ensuite poursuivie sur les œuvres « vives » - la partie de la coque immergée jusqu’au printemps 2011.
La coque de l’Hermione reproduit fidèlement le navire d’origine.
Le tableau arrière, ornementé et décoré, porte en toutes lettres la signature du navire : L’HERMIONE. Sa figure de proue dévoilée à l’automne dernier, représente un lion de plus de 3 m de haut.
Les couleurs vives de la coque : rouge, ocre, noir, bleu et or… étonnent parfois les nombreux visiteurs du chantier, elles sont en tous points identiques à celles de son illustre ancêtre du XVIIIème siècle.
Depuis le 19 mars a démarré la phase de remplissage de la forme de radoub dite Louis XV de l'ancien arsenal royal de Rochefort, où l'Hermione est en chantier depuis 15 ans.
Pompée dans la Charente, le fleuve qui relie Rochefort à la mer, l'eau monte lentement dans la forme du radoub et atteint à ce jour les 5 500 m3. Elle dissimule progressivement la partie basse de la coque de l'Hermione, une coque de 44,20 m de long, pesant 660 tonnes, véritable puzzle de 400 000 pièces de chêne.
Dès le 7 juillet, l’Hermione entrera dans sa nouvelle cale de construction où seront engagés, toujours sous les yeux du public, la poursuite des 24 kms du gréement, des 2 200 m2 de voiles et de l’ensemble de la mâture nécessaires pour permettre la navigation de l’Hermione vers l’Amérique sur les traces de La Fayette, prévue au printemps 2015.
www.hermione.com